Enterrement Odile Vallois
J'ai été impressionné par le nombre de personnes présentes ainsi que la présence de portes drapeaux des anciens combatants.
Je n'ai pas ressenti de tristesse, mais beaucoup d'émotions le jour de l'enterrement de mon grand-père. Mes larmes coulent pour beaucoup de raisons, je suis très émotif, et cette fois elles se sont déversées à plusieurs moments: quand les personnes me soutenaient le regard, quand Raymonde a fait son discours ou quand j'ai écouté les paroles de la chanson que maman avait sélectionné, "partagez votre amour avec les personnes que vous aimez tant qu'elles sont en vies".
Le discours était poignant, et il m'aurait tout autant attrapé par les tripes si le grand père avait été en vie: Cela parlait du trauma des guerres et de la transformation d'une personne. Et ça, ça m'a attristé de savoir et de me rappeler qu'il avait un mal au plus profond de lui. Je tiens tout de même à mesurer mes propos, il n'y avait pas uniquement de la noirceur dans cette personne, j'ai pu apprendre par ma maman et par Raymonde qu'il était dévoué pour la communauté et qu'il était fortement engagé pour aider quand il le pouvait.
Je suis heureux d'avoir pu connaître tous mes grands parents en plus ou moins bonne santé et d'avoir eu plein d'activités avec eux. J'ai pu passer énormément de temps avec ce côté de la famille sachant que nos maisons sont collées et que nous partageons la même cour. Mon grand-père, avec ma grand mère, que je nommais affectueusement pépère et mémère, m'ont gardé de nombreuses fois quand je rentrais de l'école et que mes parents travaillaient dans les vignes, effectuaient des livraisons sur plusieurs jours ou étaient à des réunions. J'ai pu partager beaucoup de moments avec eux.
Je n'ai qu'un seul grand regret, on dit que lorsqu'une personne s'éteint, c'est une bibliothèque qui s'embrase, c'est vrai. Un de mes désir était de pouvoir enregistrer en audio visuel les témoignages de ce grand père sur son passé, que cela soit les moments pendant la guerre mondiale, pendant la guerre d'Algérie ou pendant les moments de paix. D'avoir des informations précieuses... malgré les mythes qu'il avait bâtit dans sa forteresse. Car souvent, il se mettait à inventer des histoires farfelues, tout en ayant des paroles crues, il était donc compliqué de démêler le vrai du faux.
Ces deux dernières années, il était déjà trop tard pour effectuer ce documentaire. Bien que son esprit était présent, il était déjà bien trop diminué pour suivre un déroulé logique et consentit. Je ne me suis contenté donc de photos et de petites vidéos pour la mémoire, mais pas de témoignages enregistrés. J'aurais du les effectuer entre 2019 et 2022.
Il ne faut pas que je rate le prochain wagon, ma grand mère du côté paternel a beaucoup de savoir et a un grand vécu et il serait dommage que ça soit réduit en cendres.