1984

Enfin je peux me targuer de pouvoir dire comme les boumeurs “On est vraiment dans 1984” après avoir lu l’oeuvre de George Orwell. Vais-je pour autant le faire ? Non… Enfin… Ça dépend.
Dix-neuf cent quatre-vingt-quatre est tombé dans le domaine public en 2021, cela veut dire que sa reproduction, commercialisation et modification ne sont plus soumise au droit d’auteur. Ses traductions par contre, elles, suivant les éditeurs, peuvent encore l’être. Romain Vigier du site Renard Rebelle propose sa traduction du roman.
Pas de Big Brother dans cette version mais un certains tonton, tout aussi omniprésent. Je n’ai pas été choqué sachant qu’il s’agissait de ma première lecture, j’ajouterais même que ça a rajouté un part de familiarité à ce non personnage. L’incarnation qui est partout, qui sait tout, vivant ? réel ? Oui et non. Si j’avais eu le mot en Anglais, j’aurais tout de suite fait le rapprochement avec le système de surveillance massif qu’on connaît aujourd’hui dans la culture populaire, le terme aurait eu une certaine froideur.
Il est important de lire cette fiction qui parle directement de dictature, de totalitarisme et de fascisme. On suit les journées banales d’un simple fonctionnaire qui se retrouve broyé par le système alors qu’il ne fait pas plus de vagues que ça. Il nous explique les fondamentaux de cette société, ce qu’il s’ait, ce qu’il croit connaître sur la géopolitique ainsi que sur les ministères qui ont été conçu pour le bien être de toutes et tous.
On a beaucoup entendu parler de nouvelangue et a beaucoup été comparé à l’écriture inclusive, le gauchisme aurait corrompu la langue jusqu’à l’appauvrir, tout comme les anglicisme. Il n’en est rien. La nouvelangue dans la fiction est la disparition de mots, la simplifiant aux possibles, rendant des idées contradictoire dans la même phrase possible. Elle permettrait d’empêcher par la langue de faire acte de crimepenser. Dans le réel, l’écriture inclusive ajoute du vocabulaire, tout comme les anglicismes, rien n’est supprimé, on obtient une plus grande richesse. Les comparaisons sont donc, pour moi, fortement douteuses.
Sommes-nous donc dans un monde Orwelien ? Pas sur le plan de la langue.
Sur la réécriture de l’histoire… Si l’éducation nationale impose un récit, les historiens ne sont pas interdits de faire des recherches ou des publications. Nous ne sommes pas tant dans 1984.
Pour ce qui est de la surveillance de masse, des systèmes et des outils existent. Des comportements peuvent être détectés et dans certains cas mener à des procédures judiciaires. Or, il y a tout de même des réglementations et des garde-fou, tout n’est pas permis et nous ne sommes pas enfermés dans des geôles jusqu’à devoir croire en Tonton.
En outre atlantique, le fait de renommer certains endroits tout en effaçant des éléments historiques d’archives me fait fortement penser au récit que je viens de lire et ça me fait froid dans le dos.
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